Les Dark Avengers : La Liste Du Patriot (roman)

Pour une fois, ce n’est pas dans un comic book que nous allons retrouver les super-héros mais dans un roman paru aux éditions 404. Si le titre (Les Dark Avengers : La Liste Du Patriot) mixe le français et l’anglais, ce n’est pas par hasard puisque le Patriot en question est Iron Patriot, qui figure sur la couverture (et non, ce n’est pas Iron Man !).

Il faut en effet se souvenir (et ma Chronologie Marvel Comics sera peut-être utile) que suite à Secret Invasion (la longue saga qui a inspiré la future série télévisée chez Disney+), le S.H.I.E.L.D. a été démantelé, Nick Fury et les Avengers sont en fuite, et la plupart de super-héros sont contre le fait de s’enregistrer auprès du gouvernement américain en abandonnant leur anonymat, exposant potentiellement leurs proches.

C’est Norman Osborn, le génie ancien Bouffon Vert, qui est aux commandes du H.A.M.M.E.R., l’organisation qui a pris la suite du S.H.I.E.L.D. et la période du Dark Reign commence alors (2008-2010 dans les comics). Si ce brave Norman va mieux (enfin, la plupart du temps…), il ne répond plus qu’au Président (enfin, quand il veut…). Pour sauver les apparences, il a gardé des Avengers sous sa coupe, sauf que faute d’avoir les vrais à disposition, il a grimé des super-vilains. Tout cela est relaté dans des épisodes de Thunderbolts et Dark Avengers mais en résumé, puisque le roman nous plonge directement à ce moment-là, l’équipe est constituée de Miss Marvel (Moonstone), sa cheffe, Hawkeye (Bullseye), Spider-Man (Venom), Wolverine (Daken) ainsi que de deux êtres qui ne peuvent être grimés : Arès le dieu de la guerre et le surpuissant (et perturbé) Sentry. Osborn, lui, a hérité d’une armure de Tony Stark et l’a redécorée aux couleurs du drapeau U.S., prenant le pseudonyme d’Iron Patriot. On notera au passage que les noms sont ceux d’origine, comme il est dorénavant coutume de le faire dans les comics – d’où le titre un peu étrange.

On le voit, sans quelques préalables, on est dans un roman de niche (le Dark Reign dont peu se souviennent vraiment) au sein d’une niche (les romans de super-héros, que les lecteurs de comics ne lisent pas forcément ?). Du coup, l’auteur, David Guymer, doit donner des explications en cours de route pour contextualiser l’ensemble et étoffer un peu ses personnages. Heureusement, il dispose ici de texte, bien plus long et pratique que des onomatopées, pour les décrire et exposer leurs états d’âmes et leurs motivations. Et c’est plutôt bien retranscrit, car on retrouve bien ici la folie de Venom ou de Bullseye, les hésitations de Moonstone ayant tendance à vouloir (parfois) ne pas aller trop loin, la puissance d’Arès et le machiavélisme de Daken (celui qui est quand même le moins à l’honneur du groupe). Le tout est dominé par l’omniprésence d’Osborn, qui lutte contre la folie et le retour du Bouffon Vert dans son esprit. Mais aussi par la puissance de Sentry (l’arme de dissuasion massive d’Osborn), qui lui non plus ne va pas bien, hélas un personnage auquel je n’ai jamais accroché.

Dommage par contre que leurs adversaires sont de seconde voire de troisième catégorie, l’action se déplaçant en Afrique et au Koweit dans un semblant de géopolitique (ou pour rester en marge de la saga principale des comics américano-centrée ?). Du coup, seuls les plus assidus des lecteurs reconnaitront les héros (sinon, il y a Google…) qui donnent du fil à retordre aux Dark Avengers (il faut dire que ceux-ci sont gangrénés par leurs propres fêlures, ce qui contribue à les handicaper). Seule leur leader, une ancienne agente secrète est plus connue mais je ne spoilerai pas. Cela manque quand même un peu de spectaculaire au niveau des affrontements.

Le tome de 432 pages se lit vite et bien, la traduction d’Alice Gallori est impeccable et si vous voulez lire une histoire inédite plutôt sympathique se déroulant en marge de la saga principale, ce one-shot est fait pour vous.

Commander

A noter qu’il existe d’autres romans dans cette collection, avec Fatalis ou Malicia, Domino, Thor…